Troisième concert de prévention pour Rap du dépistage

Funu est un bidonville, perché dans les collines de l’ouest de la ville de Bukavu. Ici, tout relève du défi : boire, se nourrir, se soigner. Véritable centre névralgique d’un quartier marqué par une promiscuité toujours grandissante, le terrain de football fait office de lieu de vie et d’agora, de marché, de garage parfois. C’est ce lieu ô combien symbolique qui a été choisi pour le troisième concert de prévention du programme « Rap du dépistage », organisé avec l’association locale SOS Sida.

Devant un public de tous âges, la manifestation, précédée par une première distribution de 1500 exemplaires de la bande dessinée de prévention « Les Diamants de Kamituga », s’ouvre avec deux chansons emblématiques de l’engagement du groupe, « L’ignorance tue » et « Ginsi ya kujikinga », toutes deux abordant la problématique du VIH/Sida et de sa prévention. Les Black Power livrent un performance de qualité, ponctuée tour à tour de chansons populaires et engagées ; l’assistance, elle, grossit à vue d’œil dans un enthousiasme grandissant.

Entre deux chansons, les musiciens invitent les plus jeunes à venir les rejoindre sur le long camion cabossé qui leur sert de scène. Puis la musique reprend : des jeunes filles et garçons chantent, dansent, incarnant cette prise de conscience collective d’un fléau encore trop massivement répandu.

Le désormais traditionnel jeu de question/réponses, concluant chaque concert du groupe, a souligné l’excellent niveau de connaissance des enfants concernant le VIH/SIDA, en progression significative. Les BD, qui viennent récompenser chaque bonne réponse, sont également confiées aux services publics du quartier qui en distribueront un millier lors des rencontres sportives du weekend.

Ce nouveau succès du programme « Rap du dépistage » et de la bande dessinée « Les Diamants de Kamituga » – dont le deuxième tome paraîtra à la fin de l’année à l’occasion du Festival du livre de Kinshasa – nous conforte dans cette initiative inédite de prévention du VIH/SIDA ; c’est un encouragement fort, certes, mais aussi et surtout la traduction de notre volonté de redoubler d’effort dans le travail que nous menons depuis maintenant quatre ans.