La rencontre d’AAD avec le chorégraphe burundais Ciza Muhirwa de l’association Ganura , Culture & Communication, fut décisive dans la mise en place au Burundi du troisième volet du programme Refugees on the Move.
Le Burundi accueille 43 800 réfugiés (chiffres de juin 2013) selon l’Office National de Protection des Réfugiés et Apatrides (ONPRA). Pour la plupart, originaires de la RDC voisine, ils sont répartis dans quatre camps gérés par l’UNHCR. Deux camps sont situés dans les provinces du nord, celui de Musasa dans la province de Muyinga et celui de Songore dans celle de Ngozi. Les deux autres sont installés dans les provinces de l’est, à Bwagiriza dans la province de Ruyigi et à Kavumu dans celle de Cankuzo.
Suite à une première mission de repérage Ciza Muhirwa décide conjointement avec la réprésentante de l’UNHCR à Bujumbura et le directeur de l’ONPRA de mettre en place le premier atelier danse d’un mois dans le camp de Bwagiriza à partir du 28 novembre 2013.
Quatre groupes d’une trentaine de personnes ont été constitués, un premier de Hip-Hop, et trois de danses traditionnelles dont un groupe constitué de jeunes filles et de jeunes femmes. Chaque groupe bénéficie quotidiennement d’une formation de 5h30 donnée par un danseur de l’association Ganura.
Durant ce premier atelier, le chorégraphe burkinabé, Salia Sanou, passe une semaine pour se familiariser au programme Refugees on the Move qu’il doit, lui même, mettre en place au Burkina Faso.
Sa notoriété et sa disponibilité incitent l’équipe de Ganura à lui demander une série de Master Class. L’apport technique et chorégraphique de Salia Sanou s’avèrent déterminant dans l’introduction d’exercices qui s’inscriront plus dans une démarche contemporaine dans les ateliers danse.
En effet, les jeunes formateurs burundais n’ont jamais eu l’opportunité d’être confrontés à d’autres esthétiques que celles pratiquées au Burundi. Cet apport brise leur appartenance à la seule sphère culturelle de l’Afrique des Grands Lacs et va enrichir leur démarche pédagogique.
Compte tenu des réactions et de l’enthousiasme exprimés à la fin de l’atelier, aussi bien par les participants aux ateliers que par les résidents du camp, toutes générations confondues, on peut dire que cette première phase s’est bien déroulée. L’impact a été réellement positif auprès des jeunes du camp.
Durant cet atelier, l’équipe de Ganura et les réfugiés ont eu la visite à Bwagiriza de Gervanne Leridon, co-présidente d’AAD, qui était accompagnée de Jean-Michel Champault.