Journée Mondiale de l’Eau : « Women for Water » au coeur des préoccupations actuelles

mercredi 21 mars 2012

«La question de l’eau en Afrique est celle de la femme : c’est elle qui va la chercher et la ramène dans un seau» affirmait Célestine Courtès Ketcha, maire de Bangangté (Cameroun), lors de la session « Women For Water » du 6ème Forum Mondial de l’Eau, qui s’est tenu à Marseille du 12 au 17 mars 2012. Hasard des appellations ou détail révélateur, beaucoup d’autres projets ou associations se dénomment également « Women for Water ». En l’occurrence, cette redondance met plutôt en évidence les enjeux majeurs qui lient la question de la femme à celle de l’eau.

Kyungu, positionnant son bidon de 20 litres sur la tête, en mars 2012 © PICHA

Le Forum Mondial de l’Eau est l’occasion de rappeler la nécessité d’une collaboration multilatérale pour permettre la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), notamment en Afrique subsaharienne où les statistiques révèlent des situations préoccupantes. Ainsi, le rapport 2011 des Nations-Unies sur l’avancement des OMD publié le 8 mars 2012 pointe que l’accès à une eau salubre reste rare pour beaucoup de zones rurales telles que Makwacha.

Dans ce contexte, le projet « Women for Water » se présente comme une réponse pertinente à la nécessité d’ancrer localement la gestion de l’accès à l’eau, en utilisant l’expertise des grands acteurs du secteur. Les puits et les pompes, après avoir fait l’objet d’une étude approfondie par Aquassistance (l’association des personnels de Suez-Environnement), ont été réalisés par une entreprise locale, Tonyl Drilling. Les puits permettent aux habitants un accès autonome à l’eau potable, dont la gestion, assurée par l’Association des Femmes de Makwacha, traduit la volonté et de la mobilisation des femmes de cette communauté.

La pompe et ses utilisateurs, mars 2012 © PICHA

Fernande, la Présidente de l’Association a bien compris l’importance et la nécessité pour le village d’avoir accès à une eau saine: ayant bu une eau douteuse, celle-ci est tombée gravement malade – « à deux doigts de la mort » précise-t-elle. Dans chaque foyer, plusieurs personnes ont pâti de cette eau insalubre, donnant lieu à de nombreuses infections et maladies – de la diarrhée à la fièvre typhoïde-, et entraînant parfois jusqu’à la mort. Les forums et spécialistes le martèlent : « l’eau salubre est une priorité ». Ce constat est une banalité, mais c’est aussi une réalité que les habitants de Makwacha ressentent vivement et qui marque aujourd’hui un tournant pour le village.

Les femmes de l’association et leur témoignage, mars 2012 © PICHA