Le Burkina Faso est à l’honneur chez AAD, à travers le spectacle « Du Désir d’Horizons », inspiré du programme « Refugees on the Move » qui a lieu au nord du pays. En amont de la fête nationale burkinabée, nous sommes allés à la rencontre de Nyaba Ouedraogo, artiste du Burkina Faso de l’exposition « Lumières d’Afriques ».
Bonjour Nyaba, pouvez-vous, vous présenter ?
Je suis Nyaba Ouedraogo, artiste photographe burkinabé ;
Comment êtes vous devenu photographe ?
Rien ne me prédestinait à l’être. Au Burkina Faso, après mes études je me suis intéressé à l’athlétisme. En 1998, j’ai obtenu une bourse du Comité International Olympique pour venir à Paris afin d’y préparer les Jeux Olympiques à Sidney en 2000. Je me suis blessé juste avant les JO. Par la suite, j’ai tenté de revenir dans la course, mais mes blessures m’empêchaient de pratiquer convenablement l’athlétisme. En 2001, j’ai lu dans le quotidien Libération la petite annonce d’un photographe qui cherchait un modèle pour poser. En voyant mon portrait sur le papier photo, j’ai eu envie d’en faire. C’était comme une évidence : je ne devais pas être modèle mais devenir un photographe.
Quelle est votre actualité ?
J’ai changé de galerie, donc je suis représenté maintenant par la galerie Imane Fares Paris.
J’ai aussi une exposition collective à partir de janvier 2017 au Musée du Quai Branly.
Quel est le moteur de votre travail ?
Je n’ai pas la prétention de réinventer la photographie, mais de révéler la vie des hommes et des femmes par le biais de ce médium. J’ai essayé de développer une approche de la photographie, en phase avec la sensibilité de mon époque dans une Afrique contemporaine en pleine mutation. J’observe le réel, tout en essayant d’adopter une approche esthétique et éthique. J’évite de tomber dans le misérabilisme. J’essaye d’apporter une vision esthétique en essayant d’imprimer une réalité. Ce qui est intéressant, ce n’est pas ce que la photo montre, mais ce que la photo raconte.
Quel message voulez-vous laisser aux futures générations d’artistes du continent ?
Il faut que la jeune génération africaine ose inventer son avenir et arrête de mendier vers l’Europe et le reste du monde. L’Afrique n’est pas un continent de misère comme beaucoup de gens le pensent. Bien sûr, il y a des souffrances humaines comme partout. Thomas Sankara, l’ancien président du Burkina Faso, le disait bien : « il faut oser inventer l’avenir ».
Pour vous, AAD c’est quoi ?
Cela fait plusieurs années maintenant que je collabore régulièrement avec AAD. L’engagement et la vision de AAD de soutenir plusieurs projets éducatifs et artistiques en Afrique sont pour moi une belle initiative à soutenir et surtout a encourager.