Malgré une situation politique particulièrement instable en Centrafrique, et le départ de nombreux organismes humanitaires, AAD maintient son engagement dans le camp de réfugiés de Batalimo, situé à l’est de Bangui. En poursuivant son programme « Refugees on the Move », organisé en partenariat avec l’UNHCR et qui a déjà impacté plus de 3000 personnes en RCA, AAD redonne espoir aux réfugiés à travers une initiative désormais célèbre : l’organisation d’ateliers de danse dans les camps de réfugiés.
Cette seconde session, organisée dans ce camp accueillant plus de 6 000 réfugiés congolais issus de la Province de l’Equateur de la République démocratique du Congo, constitue la suite de la formation – initiée en mars dernier – des réfugiés à la danse traditionnelle, hip-hop et contemporaine. Activité cathartique et thérapeutique, combat contre la monotonie et la rudesse des conditions de vie de ces réfugiés, ces ateliers sont également l’occasion pour les habitants du village de Batalimo de sortir, le temps d’un spectacle de danse, du chaos ambiant dans lequel leur pays est plongé.
« Par l’expression corporelle, la danse permet aux réfugiés de reprendre confiance en eux, et de se découvrir à travers la relation à l’autre et plus largement de rétablir le dialogue au sein et avec l’extérieur du camp. Pour tous, la danse devient un moyen de canaliser et de dépasser les frustrations en utilisant positivement son corps », souligne Gervanne LERIDON, co-présidente d’AAD. Et d’ajouter : « Dans ces moments de grande instabilité, il est plus que jamais fondamental pour les organisations humanitaires de continuer et développer leur engagement en Centrafrique. »
A l’image de Ciza MUHIRWA (Burundi) et Aloyce MAKONDE (Tanzanie), actuellement en instance de formation à Batalimo, huit autres chorégraphes africains (dont le burkinabé Salia SANOU, figure de proue de la danse contemporaine africaine) suivront, dans des camps de leur pays respectif (Congo Brazzaville, Kenya, Ethiopie, Burundi, Tanzanie, Burkina Faso, Cameroun, Rwanda et Ouganda), l’exemple de Boniface WATANGA, chorégraphe centrafricain et coordinateur du programme sur place. AAD entend ainsi d’offrir par des « alliances de progrès », des perspectives d’avenir. Prochaine étape : le Burundi et la Tanzanie en septembre 2013.