Formé à la danse traditionnelle dès l’âge de 13 ans par l’un des chorégraphes du Ballet national tchadien, Taïgue Ahmed intègre la Compagnie des Jeunes Tréteaux du chorégraphe tchadien Hyacinthe Abdoulaye Tobio en 2002. Il interprète la création «L’ombre de Dieu disparu», et participe aux 5èmes Rencontres Chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan Indien à Madagascar.
Taïgue a découvert la danse contemporaine au cours d’ateliers animés à N’Djamena en 2003 par Julie Dossavi (chorégraphe française d’origine béninoise). Il séjourne à l’Ecole des Sables de Germaine Acogny au Sénégal et au Centre National de la Danse de Pantin en France, avant de devenir lui-même formateur de jeunes danseurs à N’Djamena.
Après avoir tourné en France dans la pièce chorégraphiée « Etre dans la peau d’une femme » de Julie Dossavi, Taïgue Ahmed présente en décembre 2009 à Paris son propre solo « Crache mon histoire » dans lequel il raconte comment la danse permet aux victimes de guerre de retrouver l’estime d’eux-mêmes. Enrôlé de force à 22 ans par l’armée tchadienne, Taïgue Ahmed a connu la guerre et en a fait le cœur de son travail de danseur.
Il présente son solo lors de la 8e édition du festival « Danse, l’Afrique danse ! » qui s’est tenu à Bamako en octobre 2010, puis en Mauritanie et à Briançon en décembre 2011.
En juin 2011, Taïgue est invité à Amsterdam et présente la création Le jardin des délices, à partir de l’œuvre de Jérôme Bosch.
Artiste définitivement engagé, il tient à partager son expérience avec les réfugiés centrafricains et soudanais des camps d’Amboko, de Gondjé et de Dosseye dans le sud du pays. Taïgue réalise en 2006 avec l’aide de l’UNHCR des stages dans les camps proches de Goré, auxquels plus de 300 réfugiés s’inscrivent.
Il anime également plusieurs ateliers auprès des jeunes. Il s’est rendu en Guinée Équatoriale en 2010 où il a passé une semaine à l’École des enfants malade du sida, en Mauritanie et à Briançon en décembre 2011.