À Makwacha comme dans la plupart des zones rurales où les populations sont par essence moins mélangées que dans les villes, des pratiques culturelles singulières liées à une communauté spécifique perdurent. C’est ainsi que les femmes Lambas perpétuent une tradition ancestrale : elles racontent leur vie quotidienne à travers des peintures éphémères réalisées avec des pigments naturels. Les murs de leurs cases en sont les supports.
A chaque début de saison sèche les femmes Lambas peignent pendant plusieurs jours pour retracer les évènements marquants de l’année écoulée et ainsi tous les ans, les murs racontent une nouvelle histoire. Chaque femme, artiste singulière, prépare d’abord les murs de sa case avec un enduit naturel blanc. Elle va ensuite collecter de la terre et des cailloux aux alentours des villages, puis les malaxe pour obtenir une poudre qu’elle mélange avec de l’eau. L’ensemble devient une matière malléable applicable sur les parois de son habitation. A partir de diverses plantes dont elle extrait le jus, elle obtient des pigments végétaux. Elle peut ensuite entamer son oeuvre à l’aide de ses mains comme uniques pinceaux.